Tendankanina

Pour ceux (surtout celles) qui s'inquiètent au sujet de notre alimentation, voici des photos prouvant que nous mangeons à notre faim et que nous nous faisons même plaisir en allant au restaurant plusieurs fois par mois !
Entre les traiteurs chinois

Les resto-snacks
  Les gargotes malgaches
Et le restaurant en face de la maison qui propose des plats à s'en faire péter la panse...

... et chez qui on peut prendre à emporter
Je dirai : heureusement que nous faisons du sport et que la chaleur ça fait un peu maigrir, sinon nous pèserions 160 kilos (à nous deux... faut pas pousser non plus).

Tant qu'on y est, pour information, il n'y a pas de restaurant avec uniquement des plats malgaches (je ne compte pas les gargotes "gasy"). Par exemple, vous aurez toujours dans la carte quelque chose qui ressemble de près ou de loin (selon les restos...) à un plat chinois et/ou des frites.






Oui les portions de frites ne sont pas les mêmes qu'en France (au grand dam de Cyril)

Et peu de fois des desserts... (au grand dam de moi)
Du  coup nous n'avons pour l'instant testé que des glaces ou des banana splits.

B' Tax

Les productions de séries TV malgaches sont très rares. Une des seules que je connaisse est une micro série sur le modèle de Caméra Café : B' Tax (prononcé Bé Tax).

À Mada, les machines à café ne sont pas courantes. Du coup, ils ont transposé l'idée dans un taxi-be ( taxi-bé, un mini-bus pour le transport en commun). Les taxi-be sont très courants dans les villes malgaches. Probablement plus que les machines à café dans les villes françaises.

Niveau production, c'est l'émission malgache que je connais qui s'approche le plus de ce qu'on peut voir sur les chaines françaises.

Niveau scénario et dialogues, je ne comprends rien, c'est que du malgache. Ils parlent vite et pas très clairement, en plus. Du coup, Fara ne comprend pas trop non plus. En même temps, il parait qu'on ne rate pas grand chose. Plusieurs personnes nous on dit qu'ils ne trouvaient pas ça drôle.

Pour le reste, je vous laisse juger par vous même. La vidéo dure 10 minutes mais vous vous serez sûrement fait une idée au bout d'une minutes ou deux.


En plus de vous donner une (très petite) idée des émissions télévisuelles malgaches, ça vous donne aussi un (très petit) aperçu de la vie urbaine ici.

Je vous parle plus en détail des taxi-be une prochaine fois.

Randonnée RN2 - Ambatomanga 4/4

Ainsi se termine la série de photos concernant notre première randonnée avec notre arrivée à Ambatomanga. Littéralement, ce nom veut dire "pierre (vato) bleu (manga)" le préfixe Am/An (comme pour Antananarivo) désignant un lieu. Cela vient du fait qu'à l'entrée du village, il y a un rocher qui à certains endroits, paraît bleu.

Le fameux arbre du voyageur
Et un autre cul de zébu pour ma collection !

Une histoire d'argent 2/2

Sur certaines pièces et certains billets malgaches, on peut trouver des montants inscrits en ariary et en francs. Pour comprendre pourquoi, voici un petit résumé historique.

Le début du XIXe siècle voit la naissance du Royaume de Madagascar et, avec lui, sa monnaie : l'ariary.
Moins d'un siècle plus tard, en 1896, ces petits salopiots de français colonisent l'Île rouge et imposent le franc. En 1960, Madagascar reprend son indépendance et renomme la monnaie "franc malgache".
Pendant toute la durée d'utilisation du franc (et du franc malgache), la dénomination ariary reste utilisée. L'équivalence est 1 ariary = 5 francs. Les malgaches parlent ainsi indifféremment de - par exemple - 100 ariary et de 500 francs. Les pièces et les billets portent les montants dans les deux dénominations.
En 2003, le francs malgache est abandonné, seul subsiste l'ariary et devient donc la monnaie officielle. Depuis 2003, les pièces et billets émis ne portent plus de montants en francs.

Voilà pour l'Histoire.

Deux pièces de 5 FMG/1 Ar et deux pièces de 10 FMG/2 Ar, toutes côté face. 
À gauche, deux pièces de 1996. À droite, 1 pièce de 2003 et une de 2004.

Aujourd'hui, en pratique, dans les villes, les dénominations francs malgache et ariary restent toutes deux utilisées indifféremment. Dans les campagnes, on utilise moins le francs malgaches. Sont-ils plus à jour que les gens des villes ou ont ils ignoré/boudé l'existence du franc entre 1896 et 2003...?

À Tana, lorsque les malgaches parlent de prix, ils n'indiquent quasiment jamais la monnaie utilisée. Au départ, nous étions un peu perdus et déconcertés. C'est que entre 1 000 FMG (francs malgaches) et 1 000 Ar (ariary), il y a une différence de 500% ! Rapidement, nous avons remarqué que lorsque les malgaches prononcent une somme en français (même les malgaches qui ne parlent pas français savent compter en français), il s'agit de FMG. Lorsqu'ils prononcent une somme en malgache, c'est de l'ariary !

Ceci compris, nous avions besoin d'une technique de calcul mental efficace pour passer de FMG à Ar. Pour passer de Ar à FMG, il suffit de multiplier par 5, c'est facile. Par contre, diviser par 5 des montants un peu compliqués peut prendre un peu de temps.
Me rappelant des bases de mes cours d'algèbre de terminale, je détermine rapidement que diviser par 5 équivaut à diviser par 10 et à multiplier par 2, deux opérations très rapides à faire de tête.

Nous voilà fin prêts à affronter la jungles des prix malgaches. Ce qui n'est pas le cas de tous les malgaches !

Quelques jours après notre arrivée, accompagnés d'un oncle de Fara, nous allons nous acheter un téléphone portable avec une carte sim. À la caisse, l'employée me demande 29 000 Ar. Elle me dit le prix directement en ariary. C'est facile, pas de calcul à faire. Je lui tends 3 billets de 10 000 Ar. À ce moment, l'oncle de Fara m'attrape le poignet et me dis "attends !". Je le vois réfléchir intensément. Au bout 92 secondes (montre en main), il dit "c'est bon" et me relâche le poignet. Un peu halluciné, je peux enfin donner les billets à la caissière (sans lâcher des yeux l'oncle de Fara).
Sur le moment, nous n'avons pas compris ce qui était arrivé au tonton. Plus tard, nous avons réalisé : étant habitué à penser en FMG, lorsqu'il a des billets de 10 000 Ar sous les yeux, il voient des billets de 50 000 FMG, même si c'est écrit en gros 10 000 Ar et nulle part 50 000 FMG. Pour être sûr que je donnais la bonne somme, il a donc convertit 29 000 Ar en 145 000 FMG. Et apparamment, il n'a pas de technique pour calculer ça facilement, car ça lui a pris du temps.
J'avoue qu'à force de jongler avec les chiffres comme ça, les jours où nous sommes un peu fatigués, nous nous y perdons aussi.

Quelques jours plus tard, nous avons eu une conversation digne d'un film de science fiction avec notre fameux tonton Niri (héros de plusieurs épisode de nos BD). Il nous a soutenu pendant cinq bonnes minutes que roanjato (200) voulait dire mille. À cette affirmation, tout se mélangeait dans ma tête. Je savais que "deux" se dit roa (prononcé rou) et "cent" se dit zato (proncé zat(ou)). Alors pourquoi diable roanjato (= roa + zato, prononcé roundzat(ou)) veut dire mille !? Par quelle logique est-ce que ça ne veut pas dire 200 !?
Voici l'inconvénient de parler plusieurs langues en même temps, de plusieurs monnaies en même temps et de ne pas indiquer l'unité (la monnaie) utilisée. Comme disait mes instituteurs de primaire : "si tu multiplies des pommes avec des poires, le résultat est en bananes ?".
Tonton Niri, comme la plupart des malgaches de Tana, lorsqu'il dit roanjato, il pense roanjato ariary, soit 200 Ar. Et lorsqu'il dit mille, il pense mille francs, soit 1 000 FMG. Donc, c'est logique, roanjato ariary ça veut dire mille francs (1 Ar = 5 FMG => 200 Ar = 1 000 FMG).
Le problème est que Fara et moi parlions de roanjato dans l'absolu. Nous ne parlions pas d'argent. Forcément, la confusion a été grande.
L'esprit de tonton Niri doit être bien préoccupé par l'argent pour avoir automatiquement pensé que nous parlions d'argent.

Ça rejoint ce que j'écrivais en substance dans la première partie de cette "histoire" : la préoccupation première des malgaches, c'est l'argent !