Peintures murales

Une chose qui nous a surpris lors de notre premier voyage à Madagascar (et qui continue à nous surprendre et même à nous émerveiller) ce sont les peintures murales que l'on trouve un peu partout : sur les murs des maisons, magasins, entreprises et même sur les bancs publics, les pots d'arbres...







Comme vous l'aurez remarqué, elles sont surtout réalisées dans un but publicitaire comme c'était le cas en France au milieu du XIXe siècle (nous vous avions prévenu qu'ici sur certains points on fait un saut dans le passé). En tout cas, je sais pas vous mais moi j'adore !

La plupart sont réalisées directement après le tracé mais certains sont faites au pochoir lorsqu'il y en a plus d'une dizaine à faire :


Et pour finir, voici un numéro de téléphone si vous êtes intéressés (l'indicatif c'est +261 :P)

Une histoire d'électricité et d'eau malgache

À Madagascar (ou du moins à Tananarive), l'électricité et l'eau courante sont distribuées par la Jirama. Jirama vient de "JIro sy RAno MAlagasy"; ce qui mot à mot veut dire "électricité/lumière et eau malgache".

Au début de chaque mois, un agent de la Jirama vient relever les compteurs d'eau et d'électricité. En même temps, il dépose la facture correspondant au relevé précédent. Les factures doivent être payées à un guichet de la Jirama avant la fin du mois.
Il se passe donc environ deux mois entre le moment où nous consommons de l'eau et de l'électricité et le moment où nous payons.

Par exemple :
01/01/2011 - 31/01/2011 : Nous consommons de l'eau et de l'électricité.
01/02/2011 : L'agent de la Jirama relève le compteur de la consommation du mois de janvier.
01/03/2011 : L'agent de la Jirama dépose la facture pour la consommation du mois de janvier.
30/03/2011 : Nous payons la facture pour la consommation de janvier.

Voici pour la théorie.

Maintenant, voyons la pratique.

Nos premiers mois ici, tout s'est déroulé comme prévu.

Entre février et mai, nous n'avons vu ni l'agent de la Jirama, ni nos factures. Nous nous sommes demandés si il était à chaque fois passé pendant notre absence ou si nous ne l'avions pas entendu sonner. Nous avons demandé à la voisine de nous prévenir si elle le voyait passer. Pas de nouvelles.

Fin mai, la voisine nous apprend qu'elle a vu l'agent passer et qu'elle lui a parlé. Il lui a dit qu'il ne terminait pas sa tournée car il n'était pas en état de continuer. Elle nous appris alors la raison pour laquelle il n'était pas passé chez nous ces derniers mois.

L'agent de la Jirama, en plus de relever les compteurs et déposer les factures, est chargé de couper la distribution d'eau et d'électricité des mauvais payeurs. Les gens qui n'ont pas les moyens de payer lui demandent de na pas couper la distribution et, en échange, lui paie un coup à boire. Régulièrement, avant d'arriver chez nous, il est trop amoché pour finir sa tournée et préfère rentrer cuver chez lui.

Les agents de la Jirama sont à Madagascar ce que les facteurs sont chez les Ch'tis...

Une histoire de fête nationale malgache

Hier, 26 juin, avait lieu la fête nationale malgache. Nous fêtions le 51e anniversaire de l'indépendance de Madagascar, suite à la colonisation de ces petits saligauds de français.

À cette occasion, et pendant toute la semaine qui précède, une majorité de maisons, boutiques et bâtiments divers (publics et privés) s'ornent du drapeau national. Nous avons fait de même.

Tout comme en France, la fête nationale est l'occasion de faire exploser des pétards. Les enfants s'en donnent à cœur joie.

Le soir du 25 juin, les enfants sortent avec des lampions colorés et chantent. De notre côté, nous en avons accrochée une bonne quinzaine à la maison. Les gamins du quartier les regardaient avec curiosité et -- j'espère -- un peu de joie.
Ce même soir, un feu d'artifice a été tiré du lac Anosy, situé dans la capitale. Nous pouvions l'apercevoir de chez nous (le feu d'artifice, pas le lac...). Comme à chaque feu d'artifice, les enfants du quartier -- et les plus grands -- sont sortis dans les rues pour se placer à des endroits stratégiques afin d'en voir le plus possible.

Une histoire de bicyclettes

En partant de France, par soucis d'économie et de simplification, nous avons pris la décision d'emmener peu d'affaires avec nous et d'acheter sur place -- à priori pour pas cher -- ce qui nous manquera. Nos vélos -- tandem compris -- sont donc restés en France. Notre moyen de locomotion préféré nous a donc rapidement manqué.

Pendant plusieurs mois, nous avons cherché -- plus ou moins activement -- à nous procurer des bicyclettes.

Premier constat, il est possible de trouver des vélos à "bas prix" mais vraiment au dépend de la qualité. Pour vous donner un ordre d'idée, par rapport à ce qu'on trouve en France, à qualité/accessoires équivalent, il faut compter au moins deux fois le prix. L'inconvénient d'être sur une île avec une politique économique ne favorisant pas les importations...

Deuxième constat, la "préparation" des vélos est faite "très rapidement" et est à payer en plus. Entre 5000Ar et 10000Ar suivant les endroits (entre 2€ et 4€).
Par "préparation", ils entendent : serrage des rayons, montage de la chaîne, "réglage" des freins et dérailleurs, serrage des différents éléments, gonflage... Bref, presque le montage complet. Et ils font ça en 15 minutes ! Pour 3€ en moyenne et 15 minutes de travail, il ne faut pas s'attendre à un miracle : roues complètement voilées et même pas rondes (serrage des rayons fait au pif), guidon pas droit, selle penchée en arrière ou en avant, axe des roues pas suffisamment serrées, patins de freins qui serrent le pneu voir rien du tout, passage de la plupart des vitesses impossibles et déraillement assuré...
Moi qui aime bien avoir un vélo réglé "au poil", j'ai été refroidi quand j'ai vu ça.

Troisième constat, on trouve des vélos d'occasion facilement. Il y a des réparateurs/vendeurs de vélo d'occasion un peu partout. Il y en a même deux juste en bas de chez nous. Les prix sont dans l'absolu plus intéressants (environ cinq fois moins élevés) mais l'état du vélo l'est beaucoup moins. En plus des problèmes de préparation existant aussi dans ce cas, il y a des pièces en mauvais état (pneus lisses, patins de freins très usés...) voir cassées (manettes de changement de vitesses inutilisables, manette de frein cassée à la moitié de sa longueur...). Là encore, le rapport qualité/prix est bien moins intéressant qu'en France.

Finalement, nous avons trouvé par hasard des vélos dans une petite boutique de sport tenue par des chinois. (Vélos importés de Chine, donc.) Le rapport qualité/prix nous a semblé plus intéressant que ce que nous avons vu partout ailleurs. Et en même temps, toujours pas aussi intéressant qu'en France.

J'ai passé environ 2h sur chaque vélo afin de faire moi-même une préparation qui me convient beaucoup plus que ce que font les vendeurs locaux.

Et voici les bêtes. (Cadres en acier bien épais, c'est du lourd !)

Nous allons donc maintenant au badminton à vélo. Une petite balade de 7.5km aller (+ autant au retour) avec une bonne côte de 1km pour finir (le gymnase étant en haut d'une des plus hautes collines de Tana).

Les malgaches à bicyclette que nous côtoyons sur la route nous disent de temps à autre que "nos vélos montent bien les côtes"... C'est surtout que nous, nous changeons de vitesse pour les monter !
Nous n'avons encore jamais vu de cycliste malgache changer de vitesse. Nous en avons par contre vu de nombreux sur une vitesse inadaptée à leur allure et/ou à la route empruntée. Le plus souvent sur une vitesse dure, correspondant à du plat voir à une descente, alors qu'ils sont en côte !
Nous en avons vu beaucoup monter la côte d'Ankatso (le quartier où se trouve le gymnase) mais en marchant à côté de leur engin. Nous n'en avons encore vu aucun la monter comme nous : en appuyant sur les pédales.
Je ne sais pas si le problème vient de l'impossibilité du cycliste à changer de vitesse (à cause de la rareté des gens sachant régler correctement un vélo ou d'un manque d'entretien) ou simplement qu'il ne réalise pas à quel point ça facilite la vie...

Les cyclistes malgaches ont souvent des vélos très équipés : gros porte-bagage bien solide (pratique pour transporter de lourdes charges voir la famille au complet), gardes boues, sonnettes/klaxon énorme qui fait autant de bruit que ceux des voitures, éclairage avant puissant branché sur deux grosses batteries (l'éclairage des voies publiques est inexistant dans de nombreux endroits)...

Les hommes se retournent souvent pour regarder Fara lorsqu'elle se déplace à pied. Lorsqu'elle se déplace à vélo, les femmes et les enfants s'y mettent aussi. Je crois que les femmes cyclistes sont très rares à Tana. Nous n'en avons encore jamais vu. Et pourtant nous voyons beaucoup de cyclistes. Bien plus qu'en France.

Nous nous déplaçons à nouveau à vélo. Nous sommes heureux.

Fara aux JIOI !

C'est aujourd'hui la date limite pour envoyer la liste des joueuses et joueurs qui participeront aux Jeux des Îles de l'Océan Indien. Et Fara est dans la liste !

La fédération malgache de badminton a décidé d'envoyer le maximum de joueurs et de joueuses. Il avait été un temps question que seules quatre joueuses (sur un maximum de six) seraient envoyées par soucis d'économie et par rapport au niveau des joueuses jugé insuffisant par la fédération. Fara est de toutes manières dans les quatre joueuses de tête, elle était donc presque assurée de participer aux Jeux.

Envoyer un maximum de joueuses est tactiquement plus intéressant. Les économies ont été faites ailleurs. Les participations de deux joueurs et deux joueuses ce mois ci aux internationaux de l'île Maurice et du Kenya ont été annulées. Le tournoi local qui devait avoir lieu ce week-end a aussi été annulé et nous ne savons pas quand aura lieu le prochain.

Je suis déçu que ce manque de moyens financiers impacte autant le badminton à Madagascar. Et en même temps, je suis content que Fara et onze autres joueuses et joueurs aient la chance de participer aux JIOI :)

Fara en équipe nationale !

Après un jour et demi intensifs de matchs de sélection, Fara a intégré l'équipe nationale de badminton !

Depuis le mois de mars, six joueuses étaient déjà présélectionnées pour les prochains Jeux des Îles de l'Océan Indien*. Mercredi et jeudi ont eu lieu de nouvelles sélections pour faire entrer (ou non) les joueuses de dernière minute.

Quatre joueuses -- dont Fara -- se sont affrontées en matchs de poules aller + retour, soit 6 matchs pour chaque joueuses. Fara est sortie première avec un set concédé le jeudi après-midi et un match perdu le vendredi matin en état d'hypoglycémie.

Les trois meilleures challengeuses ont ensuite affronté en matchs de poules les joueuses présélectionnées classées 4 et 6 (la joueuse n°5 s'étant désistée deux semaines plus tôt). Soit 4 nouveaux matchs pour chaque joueuses. Trois places en équipe nationale étaient en jeu.
Fara est sortie bonne première sans avoir laissé un seul set à ses adversaires. Même en étant menée de presque 10 points à plusieurs reprises !

À l'heure où j'écris ces lignes, Fara effectue son premier entrainement avec l'équipe nationale.

Un reclassement des présélectionnées aura lieu la semaine prochaine. Nous saurons alors si Fara fera partie des joueuses qui iront représenter Madagascar aux Jeux des Îles de l'Océan Indien*, au mois d'août, aux Seychelles.

*Les Jeux des Îles de l'Océan Indien (JIOI) sont en quelque sorte sorte des Jeux Olympiques locaux entre l'Île Maurice, la Réunion + Mayotte, les Seychelles et Madagascar.