Les voyelles muettes - 3e partie

Manaoné toumpkooooooooooo !

Nous n'en avons pas fini avec les voyelles muettes ! Personnellement, je me demande pourquoi les malgaches mettent des voyelles toutes les deux lettres si c'est pour faire comme si elles n'étaient pas là... Vous aussi ? Eh bien, relisez donc les leçons précédentes, bande de cancres !

Continuons donc à apprendre à (ne pas) prononcer les voyelles à la manière malgache.

Le son i en début de mot est parfois muet ou faiblement prononcé.
Par exemple, izai (cela) se prononce "za-i". Comme dans "J'ai attendu, attendu. Elle n'est jamais venue. Zai zai zai zai".

Et oui, Joe Dassin était malgache. Vous ne le saviez pas ? Non, je plaisante. Depuis que je suis ici, j'ai entendu les gens dire que Tina Turner et Thierry Henry sont malgaches (et que je ressemble à Franck Ribéry (oh mon dieu), mais je tombe dans le hors sujet). Comme quoi Tina et Thierry ont été adoptés bébés par des vazaha (des occidentaux, des blancs, des gens normaux quoi). N'importe quoi... Ça s'entend que les malgaches n'ont pas encore l'habitude de consulter Wikipedia (ce que je me suis empressé de faire pour vérifier ces affirmations scandaleuses). À tous les coups, ils ne savent même pas que Antoine est véritablement franco-malgache, lui !
(Fin du flash people.)

Enfin, le son an (ann) en début de mot est également souvent muet ou très faiblement prononcé si il est suivi d'un son consonne.
Par exemple, Antananarivo (la ville des milles) se prononce "Tananariv" car an est suivi du son consonne t. D'où l'orthographe française de la capitale de Madagascar : Tananarive.
Analakely (petit bois, nom du quartier au centre de la capital) se prononce "analakel" car an est suivi d'un son voyelle : a.

Nous allons clore ici le chapitre sur les voyelles muettes. Pour cette fois, je vous fais grâce des exemples avec des jeux de mots à deux ariary dont j'ai le secret. C'est que nous sommes en pleine période de fêtes de fin d'année ! C'est un peu comme à l'école primaire une veille des vacances scolaires : on bosse une heure histoire de dire qu'on n'est pas venu pour s'amuser et ensuite on passe son temps à jouer à des jeux de société.

Véloumééééééééé !

Rizières

Les malgaches mangent du riz matin, midi et soir du coup ils en ont planté partout... ou c'est peut-être l'inverse ?























Les voyelles muettes - 2e partie

Manaonnéééééééé !

Pour cette troisième leçon, nous allons continuer sur la prononciation de la langue malgache. Comme le titre l'indique, je vais à nouveau vous parler des voyelles muettes.

La leçon précédente vous a appris que les sons voyelles en fin de mot sont presque toujours muets, ou plus précisément très faiblement prononcés. De la même manières, d'autres sons voyelles des mots malgaches ne se prononcent pas ou peu.

Avant d'aller plus loin, un échauffement me paraît plus prudent pour éviter toutes blessures.
Pour commencer, tirez la langue le plus loin possible devant vous (sans forcer).
Gardez la langue en dehors de la bouche et tirez là à gauche. Garder cette position trois secondes puis faites de même à droite.
Repassez en position centrale et recommencez l'exercice.
Pour finir, dites lentement et à voix haute : "bla bla bla bla bla". Puis rapidement. Puis à nouveau lentement. Puis rapidement.

Si vous sentez que votre langue est légèrement chaude, vous êtes prêts pour la leçon. Sinon, recommencez l'échauffement.

Passons maintenant au coeur de la leçon.

Entre deux consonnes, les voyelles i et o sont (presque toujours) muettes ou très faiblement prononcées. Par exemple, hanina (nourriture) se prononce "ann" (rappel : la voyelle de fin de mot est muette !).

Pour cet exemple, aucun problème, c'est facile. Les choses se compliquent un peu lorsque deux - voir trois - consonnes différentes s'enchaînent. Et là, gare à la luxation de la langue, ou pire... D'où l'utilité du petit échauffement précédent.

Passons aux choses sérieuses. Vous êtes bien échauffés ? C'est parti.
Maninona (quoi donc ?) se prononce "maninn".
Satroka (chapeau) se prononce "satchk".
Mivarotra (vendre) se prononce "mvartch".
Mpividy (acheteur) se prononce "mpvid".
Tompoko (madame, monsieur, pour une personne à qui l'on s'adresse poliment) se prononce "toumpk".

Une petite conversation pour mettre tout ça en pratique :
- Tsy mivarotra satroka intsony izaho.
  Tsi mvartch satchk tsounn za.
  Ne vendre chapeau plus moi.
  Je ne vends plus de chapeaux.
- Fa maninona ?
  Fa maninn ?
  Mais quoi donc ?
  Que s'est-il passé ? / Pourquoi ?
- Nivadika ni loha amin'ny mpividy.
  Nvadk nlou amn mpvid.
  Retourner la tête acheteur.
  Les acheteurs ont perdu la tête.

Si vous avez l'impression d'imiter une boîte à rythme en lisant ces phrases, c'est que vous prononcez bien le malgache !

Vélouma tompkoooooooooooo !

Le tube de l'été de Noël malgache !

Ici c'est l'été et c'est Noël en même temps. C'est le monde à l'envers. Normal, puisque nous sommes de l'autre côté de la planète, nous marchons la tête en bas.

Voici donc le tube de l'été de Noël malgache : Ambiansy B de Ndondolahy. Mot à mot, le titre se traduit par "grosse ambiance". Ici, on l'entend régulièrement à la radio et dans les taxi-be. Entendre ce rythme endiablé me donne envie de bouger mes petites fesses. Pour ne rien (mal)gâcher, le clip est de "toute beauté". J'adore !

Yo yo yo yo yoooo !

Joyeux Noël malgache !

Voici notre cadeau de noël (un petit peu en avance) : quelques photos de Pères Noël bien d'ici !
Nous aimons tellement le dernier que vous avez droit à un gros plan !
Joyeux Noël !
Arahaba tratry ny Krismasy !

Notre hôtel à Antsirabe

Pour faire suite au reportage sur Antsirabe où je vous disais que nous y avons passé une nuit, je vous présente notre hôtel avec :

La pièce principale où vous pourrez vous sustenter devant une super émission télé...
A part nous dans la salle, il y avait le patron (caché par Cyril sur la photo...) qui regardait avec grand intérêt ses séries bollywood merveilleusement doublées en français (avec des "tu n'es qu'un rustre" par ci et des "sapristi" par là...) et ses filles qui se marraient devant ces bijoux télévisuels (tout comme nous d'ailleurs)
Pour accéder aux chambres il faut aller au dernier étage...

Et voici notre chambre : la numéro 4 !
 Le règlement... à faire traduire par un copain malgache
(c'était juste pour que vous ayez les coordonnées en fait :P)
Le lit trop petit : Cyril avait la tête qui touchait le mur et les pieds qui touchaient la pente du toit... et pourtant il n'est pas très grand !



Avec une isolation plutôt... remarquable

Et enfin, les commodités !



Bon quand même, pour être claire, cette nuit n'était pas prévue dans notre budget alors nous avons cherché un truc pas cher et tant qu'à faire nous avons opté pour l'hôtel le moins cher qu'on pouvait trouver et avons pris la chambre la moins chère !
J'ai passé une mauvaise nuit, ayant peur de chopper des puces (qu'on a quand même fini par ramener à la maison...) ou pire...et en même temps, si c'était à refaire je le referai :D

Aller zou, par ici la sortie...

Une histoire de hauteur

Le centre de l'île de Madagascar est très vallonné. C'est là que nous vivons. De partout, nous pouvons voir des collines autour de nous. J'aime passer du temps à observer ces paysages...
(...et faire pipi dessus ;) )

En région parisienne, il y a toujours un bâtiment pour limiter l'horizon à moins de cinq cents mètres. Ici, même en plein centre de la capitale, Antananarivo, nous pouvons apprécier le paysage.
Si nous sommes dans la partie basse de la ville, nous voyons les collines qui nous entourent. Tana est d'ailleurs surnommée "la ville aux douze collines".
Si nous nous situons sur une de ces collines, nous pouvons alors observer une bonne partie de l'agglomération. Elle est pleine de vie. Quelque soit l'heure de la journée, de nombreuses personnes se déplacent à pied, à vélo, en voiture, en taxi, en taxi be...

Les taxis, taxis be et taxis-brousses sont le plus souvent surchargés. Les amortisseurs de temps en temps complètement écrasés. Ils montent avec grand peine les côtes abruptes. Même sur notre tandem, nous les doublerions. En fait, nous les doublons déjà à pied ! Et pourtant, nous avançons le plus souvent d'un pas tranquille.
Une fois arrivés en haut d'une côte, les chauffeurs coupent le moteur et se laissent filer le long de la pente, de l'autre côté de la colline. Lorsque nous sommes à bord, nous avons l'impression d'être sur des montagnes russes ! La route étant souvent très sinueuse, nous sommes secoués dans tous les sens. Ajoutons à ça les coups de frein secs du chauffeur pour éviter au dernier moment piétons, vélos, autres véhiculent et divers animaux et toutes les sensations d'une bonne attraction sont présentes. J'aime !

Dans la capitale, de nombreuses personnes circulent à pied. Des escaliers sont disséminés dans toute la ville. C'est un peu comme Montmartre, en plus grand dans toutes les dimensions et en plus peuplé.

Le centre de l'île, en plus d'être vallonné, est constitué de ce qu'on appelle "les hauts plateaux". Le point le plus bas d'Antananarivo se trouve à environ 1200 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le point le plus haut culmine à plus de 1450 mètres. Lors d'activités physiques intenses - comme grimper un des immenses escaliers de la capitale - je sens que l'oxygène est plus rare qu'à Paris. Je suis plus vite essoufflé.